WIND my ROOF : des turbines innovantes pour vos toits

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Aujourd’hui, c’est le tour de la start-up WIND MY ROOF qui propose une éolienne de toiture légère, discrète et surtout efficace.

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WIND my ROOF est une jeune start-up qui propose une solution innovante pour exploiter le vent en zone urbaine : une turbine de toiture horizontale, à installer sur des bâtiments à toits plats, la WindBox. Petite et insonore, elle peut même se placer aisément dans des zones dépourvues d’infrastructures électriques. L’idéal pour des entreprises ou des collectivités qui ont besoin d’une installation légère et rapide. Rencontre avec Antoine Brichot, l’un des deux fondateurs de WIND my ROOF.

1. En quoi consiste votre solution ?

Antoine Brichot : WIND my ROOF a mis au point une turbine de toiture innovante, qui permet de récupérer de l’énergie directement sur les toits. Nous avons développé un module standard qui se pose sur le bord de n’importe quel bâtiment à toit plat afin de capturer le vent qui remonte le long des façades.

L’énergie produite peut être autoconsommée, ou utilisée pour recharger des solutions de mobilité électrique, sur une installation on-grid, comme off-grid. La turbine est complémentaire des solutions pour toiture existantes, comme les toitures végétalisées ou les panneaux solaires. La WindBox peut également se substituer à ces derniers dans les régions moins ensoleillées, comme le Nord de la France.  Cela ne nécessite pas de surcoût particulier : il n’y pas besoin de changer le système électrique du bâtiment pour la mettre en place, ni de faire de gros travaux. Elle s’adapte à tout type d’environnement, et surtout, aux nouvelles règles environnementales plus strictes de RE2020 qui vont toucher le bâtiment.

Notre solution a remporté le prix de l’innovation d’un concours étudiant organisé par VINCI en 2017. Elle a également bénéficié d’une année d’accompagnement par Leonard, ce qui nous a permis de développer une turbine particulièrement adaptée aux besoins des clients. Depuis 2019, WIND my ROOF est également suivie par l’initiative Greentech Innovation du Ministère de la Transition écologique et Solidaire, par l’EIT InnoEnergy et la fondation Solar Impulse.

 

2. En quoi votre solution s’inscrit dans la transition écologique et énergétique urbaine ?

A. Brichot : Notre solution s’inscrit dans une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre et permet aux professionnels et aux collectivités de consommer une énergie plus propre. Produite localement, l’énergie générée permet de réduire drastiquement sa consommation issue du réseau d’électricité classique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 25gCO2/kWh, la WindBox permet de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d’électricité en France et par 15 en Europe. C’est une diminution jusqu’à deux fois supérieure à ce que permettent les panneaux solaires.

Elle ne cause pas non plus de nuisance visuelle ou sonore. Cela représente un gros avantage pour l’environnement local et son installation.

3. Concrètement, à quoi ressemblent vos turbines ? Quelles sont leurs caractéristiques techniques ?

A. Brichot : les turbines ont la forme d’une boîte de 2m sur 2m et 1,5m de haut. Chaque module pèse moins de 200kg. Elles représentent un gain d’espace assez conséquent, puisqu’elles n’occupent que 4m², là où les panneaux solaires peuvent prendre entre 7 et 10m² pour produire autant d’énergie.

Elles fonctionnent pour une plage de vitesses de vent très large, allant de 10 km/h à plus de 100 km/h, permettant ainsi d’exploiter des vents toute l’année. Les turbines présentes dans le module, couplées aux panneaux solaires sur la carène, peuvent produire jusqu’à 2000 kWh par an d’électricité dans les zones les plus exposées. Leur installation est précédée d’une étude en amont qui s’appuie sur la mécanique des fluides : 20 ans de données météos y sont analysées, nous permettant de simuler l’écoulement de l’air dans une zone de 2km autour du bâtiment. Ce travail nous permet d’identifier la façade et les arêtes les mieux exposées, et de proposer une courbe de charge très précise sur l’année, mois par mois. Nous pouvons ainsi faire une estimation optimale de la production d’électricité de nos clients.

4. Pouvez-vous décrire une de vos réalisations emblématiques ?

A. Brichot : Nous avons répondu l’année dernière à un appel à projet à l’Espace Info de Paris la Défense, en partenariat avec VINCI Energies. Notre projet a été retenu et représente la première installation concrète de WIND my ROOF. Cette expérimentation, qui s’étale sur un an, représente l’aboutissement de deux ans de travail.

Ce projet consiste en l’installation de deux modules pour recharger des trottinettes électriques Lime sans raccordement au réseau. Les deux turbines proposent 900 recharges de trottinettes par an. Très emblématique et prometteur, le projet, installé il y a 3 mois, permet d’introduire de l’énergie verte dans des zones qui n’étaient jusqu’ici pas encore alimentées.

5. Quelles sont vos perspectives de développement ?

A. Brichot : WIND my ROOF s’est développée en deux temps : d’abord à petite échelle, avec une phase test de démonstration et peu de modules (4 ou 6 éoliennes), et aujourd’hui avec des projets plus importants, où nous nous adressons à des clients et grands groupes qui ont besoin de produire de l’énergie et disposent d’une grande surface exploitable.

D’ici 2022, nous prévoyons d’installer plus de 100 WindBox sur des projets de plus grande ampleur, composés de 20 à 30 modules et permettant ainsi de compenser une grosse partie de la consommation du bâtiment. Nous cherchons notamment des clients qui possèdent des entrepôts ou des bureaux, pour lesquels l’installation est optimale. En France, le marché est poussé par de nouvelles réglementations ambitieuses, avec un besoin de mise aux normes des bâtiments sur les aspects énergétiques et environnementaux. Les solutions de production d’énergies renouvelables sur bâtiments sont encore dures à intégrer dans une logique financière mais leur démocratisation les rend de plus en plus rentables. En parallèle, nous avons également entrepris une phase d’étude internationale, notamment en Allemagne, où l’électricité est chère et fortement carbonée. Nous prévoyons l’aboutissement de notre premier prototype à l’étranger pour 2022.

Enfin, WIND my ROOF poursuit ses activités de R&D, notamment grâce à la mise en place d’une thèse CIFRE sur les questions de conversion d’électricité.

Pour le moment, l’équipe de WIND my ROOF est composée de 3 salariés à temps plein et 1 doctorant, auxquels s’ajoute des stagiaires et des alternants. Nous souhaitons nous agrandir prochainement.

 

Propos reccueillis par Construction21, La rédaction

PARISBLOOM : des microalgues sur la façade des bâtiments

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Dans cet article, découvrez le projet PARIS BLOOM porté par le cabinet d’architecture XTU basé sur un système de biofaçade.

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Spécialisé dans l’algoculture urbaine, le projet PARISBLOOM, développé par le cabinet d’architecture XTU, innove avec le développement d’un système de biofaçade alliant nature et technologie. Son objectif est de développer la filière des microalgues en milieu urbain tout en améliorant les performances énergétiques du bâtiment. Entretien avec Anouk Legendre, architecte et porteuse du projet PARISBLOOM, finaliste du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie organisé par le Technopôle Domolandes.

 

Pourriez-vous nous parler de votre solution ?

Anouk Legendre : PARISBLOOM est un projet d’algoculture urbaine, porté par XTU Architects. Il consiste à déployer des biofaçades sur les bâtiments pour y cultiver des microalgues, produites à partir de gaz carbonique transformé par photosynthèse. Les microalgues sont porteuses de nombreux bénéfices pour un bâtiment : elles purifient l’eau et l’air qui y circulent et elles captent l’énergie thermique du soleil, chauffant ainsi naturellement les locaux. Les microalgues ont l’avantage d’avoir les mêmes besoins thermiques que les humains : elles se plaisent et se développent entre 16°C et 25°C. Nous pouvons ainsi profiter de l’ambiance thermique déjà présente dans les bâtiments, sans leur demander un effort énergétique particulier, pour cultiver ces végétaux microscopiques. Cela permet d’économiser jusqu’à 80% de l’énergie nécessaire pour produire les microalgues. Une fois produites, les microalgues pourront être utilisées dans l’alimentation, la cosmétique ou encore les médicaments biosourcés. C’est un produit à haute valeur ajoutée, qui génère de la richesse pour le bâtiment qui les cultive.

 

En quoi les biofaçades contribuent à la transition vers des villes plus durables ?

A. Legendre : Notre démarche s’inscrit dans l’éco-conception et l’écoconstruction. La culture de microalgues est très bénéfique pour la ville durable. Cela participe fortement à l’amélioration du bien-être des occupants d’un bâtiment et plus généralement du cadre de vie urbain, notamment grâce à la réduction des émissions carbones. En effet, ces micros végétaux consomment du gaz carbonique : les biofaçades constituent ainsi des puits de carbone urbain. Les biofaçades permettent également de réduire la consommation énergétique des bâtiments puisque comme je l’ai dit, les microalgues captent le rayonnement solaire, réchauffant ainsi les locaux. Cela peut aller jusqu’à 50% des besoins thermiques. C’est une véritable symbiose énergétique.

De plus, ce supervégétal encourage le développement d’une consommation vertueuse. Il pourra être utilisé dans différents domaines pour remplacer des produits fabriqués chimiquement. Un de nos objectif est ainsi d’œuvrer à terme au remplacement de la production chimique par du biosourcé. Cela permet également de favoriser le circuit court, en installant des biofaçades au plus près des lieux de consommations de microalgues.

En résumé, les biofaçades proposent une nouvelle expérience du bâtiment mêlant activités humaines et culture organique. Elles améliorent l’efficacité énergétique des bâtiments et créent une nouvelle activité locale d’agriculture urbaine. Les villes ont ainsi la possibilité de participer à la production de leurs besoins, à l’instar des campagnes et de leur agriculture locale.

 

Concrètement, comment développer des algues sur la façade d’un bâtiment ?

A. Legendre : Notre solution se présente comme un aquarium plat, sous la forme d’un double vitrage, que nous appelons photobioréacteur. Nous allons ensuite assembler plusieurs photobioréacteurs pour constituer la façade d’un bâtiment. Le client peut opter pour un fond transparent ou non, selon s’il souhaite pouvoir voir les microalgues de l’intérieur. Ces photobioréacteurs, conçus pour maximiser la productivité des microalgues, sont alimentés par un réseau d’eau et de gaz carbonique dont les végétaux se nourrissent. Un échangeur thermique est placé à l’arrière des photobioréacteurs, afin de réguler la température des aquariums et de capter l’énergie thermique émise par ces derniers pour la rediriger vers le bâtiment.

 

Pourriez-vous nous décrire l’une de vos réalisations les plus emblématiques ?

A. Legendre : PARISBLOOM est une société très jeune. Avec nos partenaires, nous avons récemment gagné le concours Réinventer Paris, qui soutient l’innovation et le développement de nouvelles technologies. Le premier prix est la réalisation d’une façade d’un bâtiment à Paris, dans le 13e. Le projet, qui se nomme AlgoHouse, consiste à installer des microalgues sur la façade et le toit de logements pour chercheurs. Nous pourrons produire, consommer et vendre sur place des microalgues. Il s’agira du premier bâtiment à biofaçade commercialisé destiné à l’habitat. La façade sera suivie pendant 20 ans, afin de s’assurer que le système fonctionne bien. Cette première expérience nous permettra également de développer et d’améliorer les pratiques culturales pour améliorer leur rendement.

 

Quelles sont vos perspectives pour le futur ?

A. Legendre : A long terme, nous souhaitons développer sept démonstrateurs de ces systèmes de culture de microalgues. Développés dans différents pays, sous différents programmes et climats, ils permettraient à notre solution de s’implanter n’importe où. Les microalgues étant présentes dans le monde entier, il suffit de trouver quelle souche correspond le mieux à son environnement.

Nous sommes à la recherche de partenaires afin de développer d’une part le marché des algues à destination de l’alimentation ou du médicinal, et d’autre part pour la construction d’autres bâtiments. Nous visons donc le marché des logements collectifs, les résidences de services et étudiantes, l’immobilier de bureau ou encore les sociétés de rénovation thermique des bâtiments. Nous souhaitons également étendre les biofaçades sur d’autres programmes, comme des usines avec dégagement de gaz carbonique ou usine des eaux.

A ce jour, nous n’avons pas encore de concurrents, seuls des pilotes sont en cours de construction.

 

Qu’est-ce que votre suivi par le Technopôle Domolandes vous a apporté ?

A. Legendre : Être finaliste du Grand Prix de l’Innovation organisé par le Technopôle Domolandes nous a permis de mieux structurer notre démarche. Nous avons eu un retour très constructif du jury, dont les observations vont nous servir à mieux développer notre produit. De même, nos rencontres et nos échanges avec les autres candidats, nous ont permis de nous faire des contacts dans le milieu de la construction durable.

 

 

Implanté dans les Landes à l’initiative du Conseil Départemental et de la Communauté de Commune Maremne Adour Côte Sud, le Technopôle DOMOLANDES favorise l’innovation et accompagne les entreprises vers le numérique, la construction durable et la solidarité.

Domolandes rassemble un écosystème d’acteurs publics et d’entreprises privées autour d’un centre de ressources et de développement propice à la performance des entreprises. Il stimule la transition numérique auprès des acteurs de la construction et encourage la lutte contre la précarité énergétique pour l’Habitat de demain.

Pôle d’excellence, Domolandes organise chaque année, depuis 2012, le Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie qui identifie et récompense les projets les plus innovants de la filière Bâtiment sur le plan national. Ce concours a généré aujourd’hui plus de 1 000 manifestations d’intérêt, 500 dossiers étudiés, 76 start-up retenues pour le Grand Jury, composé des Présidents et Directeurs Généraux des grands acteurs du Bâtiment et d’experts de l’innovation et de la création d’entreprises, et 20 lauréats récompensés.

 

 

Propos recueillis par Construction21, la rédaction

GR BIM optimise la Gestion Exploitation Maintenance du Bâtiment

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Découvrez la start-up GR BIM qui accompagne tous les acteurs du bâtiment (maîtres d’ouvrage, architectes, entreprises, syndics de copropriété, gestionnaires du patrimoine etc.) dans la réalisation de leurs produits en BIM, par un audit personnalisé et une compréhension des enjeux propres à chaque projet.

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Le BIM Player est une solution innovante BIM développée par GR BIM qui permet, au travers de la modélisation BIM d’un bâtiment, de mieux gérer, entretenir et maintenir son patrimoine immobilier, quelle que soit sa taille et son utilisation. A l’aide, donc, d’une maquette BIM, véritable base de données graphique et alphanumérique du bâtiment, elle permet d’en accroître sa connaissance, de l’entretenir de manière plus intuitive, de déclarer et prendre en charge ses désordres et in fine de permettre des économies substantielles tout en améliorant le bilan carbone.

Rencontre avec Emilienne Poutot, Directrice Générale et Jean-Baptiste Coutanceau, architecte BIM manager/chef de projet de GR BIM. Le projet BIM Player a été finaliste du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie organisé par la Technopôle Domolandes.

1. Qu’est-ce que le BIM Player ?

Emilienne Poutot : Nous développons le BIM Player depuis plus de trois ans. C’est une solution qui vient permettre l’exploitation de la base de données que représente la maquette numérique BIM d’un bâtiment, et qui rend possible et surtout concrète l’idée d’une exploitation digitale du bâtiment. Nous sommes très attachés chez GR BIM à cette ambition de faire du BIM tout au long de son cycle de vie. La filière capitalise depuis quelques années sur des retours d’expériences riche d’enseignement, en particulier sur les phases Conception et Chantier, mais les outils manquent pour le BIM GEM et le BIM PLAYER apporte une réponse concrète aux maîtres d’ouvrages et aux exploitants : en rendant possible la déclaration et la prise en charge des incidents, leur suivi, en permettant de modifier et d’historiser la donnée du bâtiment, ou encore en proposant un suivi accru des coûts associés aux actions de GEM.Avec le BIM PLAYER, les économies sont rendues possibles par l’accessibilité et la fiabilité de la donnée : rechercher un nom d’entreprise ou encore un métré ne prend que quelques secondes, là où, avant, il fallait se déplacer pour aller les chercher.

Nous avons en effet deux grands objectifs finaux dans le processus BIM et la création du BIM Player : rationnaliser les coûts et réduire l’impact environnemental. En effet, notre solution digitalise le processus et améliore l’impact carbone qu’on peut avoir sur la gestion de l’exploitation des bâtiments.

 

2. En quoi le BIM Player œuvre à la construction d’une ville plus durable ?

E. Poutot : Nous venons de répondre en partie à cette question : le BIM PLAYER permet d’anticiper certaines interventions et évite les déplacements parfois inutiles et chronophages. La modélisation BIM qu’il contient permet d’optimiser la gestion des plannings et d’anticiper le matériel nécessaire aux interventions, ce qui génère des économies de temps et de carbone. Puisqu’il peut être consulté à distance, se déplacer pour résoudre un problème ou consulter l’information n’est plus nécessaire.

De même, la modélisation BIM peut tout à fait communiquer avec des IOT (capteurs connectés sur des compteurs d’eau et d’électricité par exemple) dans le bâtiment. Ces données, une fois collectées et analysées, permettent une meilleure anticipation et gestion des pics électriques ou de consommation d’eau. Notre ambition, c’est véritablement la maintenance préventive puis prédictive : en arriver à une telle connaissance de son patrimoine que l’on pourra prédire les consommations, et pourquoi, pas, les futurs usages.

 

3. Pourriez-vous nous présenter des aspects un peu plus techniques sur la solution ?

J.-B. Coutanceau : Le BIM PLAYER est une solution OPEN BIM. Elle permet d’accueillir des modélisations au format IFC. Associée à la donnée alphanumérique, cette modélisation est une véritable base de données patrimoniale. Le BIM PLAYER, grâce à la mise en place de textures dans les modélisations, les rendant ainsi plus lisibles, permet à l’usager d’être intégré à ce processus de GEM : c’est lui notamment qui déclare, via un module de ticketing, les incidents du bâtiment dans lequel il vit ou travaille. La donnée modifiée par le technicien au fur et à mesure de la vie du bâtiment peut être réimportée dans la modélisation IFC, afin que celle-ci soit à jour au tél qu’existant. Ainsi, elle pourra servir à la restructuration, à l’agrandissement, voire à la déconstruction du bâtiment.

 

5. Quels sont les clients que vous visez ?

J.-B. Coutanceau : Nous venons de finir la réalisation d’un prototype du BIM Player et comptons commercialiser la solution au 2nd semestre 2021.

Nous adressons le BIM Player à des professionnels de la GEM du bâtiment pour qui la transition énergétique revêt une certaine importance. C’est-à-dire des maîtres d’ouvrage avec un patrimoine immobilier à gérer en direct, des gestionnaires de patrimoine qui doivent gérer pour un tiers un parc immobilier, des syndicats de copropriété ou encore des bailleurs sociaux qui veulent rationnaliser leur coût de GEM. Notre solution appelant à simplifier la vie de personnes qui entretiennent le Patrimoine au sens large, notre cible est, en conséquence, très large.

 

6. Que vous a apporté le suivi de la Technopôle Domolandes ?

E. Poutot : Notre participation au Grand Prix nous a apporté une plus grande visibilité.  La mise en relation avec un jury de professionnels et d’autres start-ups qui évoluent aussi dans ce secteur est une belle opportunité pour se faire des contacts. Réussir à leur exposer en 5 minutes notre solution a été un bel entraînement, puisque nous la développons depuis bientôt 4 ans. Enfin, le concours nous a aussi connecté à d’autres porteurs de projets, qui ne sont pas forcément issus du bâtiment, mais qui offrent des innovations également durables.

 

Implanté dans les Landes à l’initiative du Conseil Départemental et de la Communauté de Commune Maremne Adour Côte Sud, le Technopôle DOMOLANDES favorise l’innovation et accompagne les entreprises vers le numérique, la construction durable et la solidarité.

Domolandes rassemble un écosystème d’acteurs publics et d’entreprises privées autour d’un centre de ressources et de développement propice à la performance des entreprises. Il stimule la transition numérique auprès des acteurs de la construction et encourage la lutte contre la précarité énergétique pour l’Habitat de demain.

Pôle d’excellence, Domolandes organise chaque année, depuis 2012, le Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie qui identifie et récompense les projets les plus innovants de la filière Bâtiment sur le plan national. Ce concours a généré aujourd’hui plus de 1 000 manifestations d’intérêt, 500 dossiers étudiés, 76 start-up retenues pour le Grand Jury, composé des Présidents et Directeurs Généraux des grands acteurs du Bâtiment et d’experts de l’innovation et de la création d’entreprises, et 20 lauréats récompensés.

 

Propos recueillis par Manon Salé, Construction 21 – La rédaction

IMMOBLADE : une protection solaire pour les bâtiments

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  L’article du jour vous présente IMMOBLADE qui propose une protection solaire passive et innovante pour l’efficacité énergétique des bâtiments.

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IMMOBLADE propose une solution d’isolation thermique écoresponsable et durable, qui utilise la variation de la course du soleil. Il s’agit de vitrages innovants, capables de stopper les rayons du soleil l’été et de les laisser passer l’hiver. Simple à installer, ne nécessitant aucune maintenance, le projet a été finaliste du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie organisé par le Technopôle Domolandes. Entretien avec Patrick Callec, COO et Cofondateur d’IMMOBLADE.

 

Pouvez-vous nous présenter votre solution ?

Patrick Callec : IMMOBLADE développe une solution brevetée offrant aux bâtiments une protection adaptée selon l’orientation de chacune de ses façades. Nous avons mis au point des vitrages innovants de protection solaire, qui laissent passer les rayons du soleil en hiver et les bloquent en été. Cela permet de diminuer la consommation énergétique d’un bâtiment en chauffage et en climatisation

IMMOBLADE commercialise deux produits : le premier est un MiniStore constitué de lames intégrées au double-vitrage, et le second, Immoblade Sérigraphie, de lames dessinées sur du verre feuilleté. L’un se situe dans le segment de marché de milieu de gamme, tandis que l’autre figure plutôt dans le haut de gamme. Sans maintenance et très simples à installer, nos produits ont une durée de vie de plusieurs dizaines d’années.

 

En quoi votre projet contribue à rendre les villes plus durables ?

P. Callec : Nos produits contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre en diminuant la consommation d’énergie des bâtiments. Optimisés pour chaque saison, nos vitrages limitent la surchauffe des bâtiments en été et leur permettent de bénéficier de l’apport solaire en hiver. Nos produits ont également une empreinte carbone très faible tout au long de leur cycle de vie par rapport aux technologies concurrentes.

Nous les avons conçus pour qu’ils aient le potentiel de diffusion le plus large possible, afin qu’ils ne soient pas réservés à quelques bâtiments d’architectes ayant de gros budgets. Plus simples à mettre en œuvre que les solutions actuellement disponibles sur le marché, ils ne demandent pas de technique spéciale pour être posés et réduisent le risque de casse sur le chantier. De plus, ils fonctionnent dans tous les climats tempérés. Notre innovation favorise ainsi la transition des bâtiments en garantissant une large accessibilité à des produits efficaces.

 

Techniquement, comment fonctionne votre solution ?

P. Callec : L’innovation de nos produits réside dans l’orientation de nos lames brise-soleil, que nous fixons à l’intérieur du vitrage suivant un angle personnalisé en fonction de la latitude et de l’orientation de la façade à protéger. Notre solution a été mise au point par mon associé Xavier Sembély, président de la société qui a au préalable travaillé dans le domaine spatial. L’angle optimal des lames est calculé grâce à un algorithme qui s’inspire des méthodes de calcul de trajectoires d’objets célestes et prend en compte l’orientation de la façade ciblée. L’orientation personnalisée permet de jouer sur les différences courses du soleil selon chaque saison. En été, le soleil va en effet se lever plutôt vers le Nord-Est, avant de monter assez vite et assez haut dans le ciel et se coucher au Nord-Ouest. L’hiver, il va se lever davantage vers le Sud-Est pour se coucher au Sud-Ouest et rester beaucoup plus bas.

Notre Immoblade MiniStore propose des stores composés de mini-lames de 10 mm de large, inclinées de façon optimale par rapport à l’orientation de la fenêtre. Ce système, associé à des vitrages de verre clair, offre une bonne luminosité aux intérieurs avec un facteur solaire très faible. Celui-ci peut en effet descendre jusqu’à 20% en été. Compatible avec les espacements standards entre vitrage (20mm), il est livré dans le double vitrage. Ce produit a été référencé par la fondation Solar Impulse en mai 2020, et rejoint les 1000 solutions efficaces reconnaissant son intérêt écologique. Il est également protégé par plusieurs brevets.

Du côté du verre feuilleté sérigraphié IMMOBLADE, ce produit est principalement composé de stries inclinées reproduites sur plusieurs épaisseurs du vitrage feuilleté pour une épaisseur totale de 12mm. Formées de lames d’aspect argentées, elles ne sont que partiellement opaques et jouent également avec le soleil en fonction de la saison. Ce produit, plutôt haut de gamme, est parfaitement adapté aux grandes surfaces vitrées, comme les Murs-Rideaux ou les verrières, qui engrangent beaucoup de chaleur en été.

 

Pouvez-vous décrire une de vos réalisations emblématiques ?

P. Callec : Nous avons mené une phase pilote l’année dernière pour confirmer l’intérêt de nos produits. Nous sommes aujourd’hui en phase de commercialisation classique. Nous venons de livrer un chantier pour le compte du conseil général de l’Ariège. Nous équipons intégralement les nouveaux bureaux de son centre de gestion de vitrages Immoblade MiniStore. Au total, 87 vitres sont concernées. Notre objectif est de montrer que l’on peut établir un modèle industriel avec des emplois basés dans la région. Citons également un bâtiment de La Poste à Rennes qui vient d’être livrés en vitrage Immoblade Sérigraphie.

 

Quelle est votre cible principale ?

P. Callec : Notre cible principale porte sur les bâtiments à usage professionnel, comme des bureaux, des bâtiments scolaires, des hôpitaux, des installations sportives, des gares, des centres commerciaux, etc. Nous visons les maîtres d’ouvrage qui cherchent à atteindre un certain niveau de performances thermiques sur leurs bâtiments et qui ont un intérêt pour une solution qui minimise leur impact environnemental.

A horizon un an, nous visons une amélioration de notre processus de fabrication et la poursuite des efforts de certification, notamment de nos performances d’économie d’énergie en vue d’obtenir des C2E ainsi que la rédaction de FDES certifiant le bilan carbone de nos produits.

 

Que vous a apporté le suivi du Technopôle Domolandes ?

P. Callec : Participer à ce concours a été une bonne occasion pour nous de rencontrer les membres du Grand Jury, et d’échanger avec les autres finalistes. Nous avons également pu nous faire connaître auprès de potentiels clients afin de continuer notre développement.

 

Implanté dans les Landes à l’initiative du Conseil Départemental et de la Communauté de Commune Maremne Adour Côte Sud, le Technopôle DOMOLANDES favorise l’innovation et accompagne les entreprises vers le numérique, la construction durable et la solidarité.

Domolandes rassemble un écosystème d’acteurs publics et d’entreprises privées autour d’un centre de ressources et de développement propice à la performance des entreprises. Il stimule la transition numérique auprès des acteurs de la construction et encourage la lutte contre la précarité énergétique pour l’Habitat de demain.

Pôle d’excellence, Domolandes organise chaque année, depuis 2012, le Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie qui identifie et récompense les projets les plus innovants de la filière Bâtiment sur le plan national. Ce concours a généré aujourd’hui plus de 1 000 manifestations d’intérêt, 500 dossiers étudiés, 76 start-up retenues pour le Grand Jury, composé des Présidents et Directeurs Généraux des grands acteurs du Bâtiment et d’experts de l’innovation et de la création d’entreprises, et 20 lauréats récompensés.

 

Propos recueillis par Construction21, La rédaction

Com’in : des chantiers plus à l’écoute des riverains

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes. Cette semaine, on vous présente COM’IN qui construit des solutions d’Intelligence Partagée, s’appuyant sur les technologies de l’IoT et de l’IA, qui permettent d’améliorer l’environnement d’un chantier.

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La start-up Com’in développe des solutions d’intelligence partagée, en s’appuyant sur les technologies de l’IoT, de l’Intelligence Artificielle et du Digital. Elle favorise l’information objective et l’écoute des riverains pour une meilleure acceptation des projets de construction. Entretien avec Laurent Mareuge, Fondateur et CEO de Com’in et Lauréat du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie organisé par le Technopôle Domolandes.

 

Quels avantages apporte Com’in aux riverains ?

Laurent Mareuge : La start-up Com’in s’est développée suite au constat qu’il n’existait pas d’outil permettant aux entreprises du secteur de la construction de maîtriser efficacement leurs impacts environnementaux et de communiquer de manière interactive et pertinente avec les riverains sur leurs opérations. Cette communication est essentielle : rien qu’en informant les riverains des activités du chantier et en arrêtant à temps les opérations inacceptables, la moitié des cas de conflits pourraient être évités. Aujourd’hui, nous constatons que les consignes se perdent souvent entre les nombreux intervenants d’un chantier.

C’est pourquoi nous avons cet outil qui permet au responsable de chantier de savoir précisément ce qu’il se passe en temps réel sur le terrain via la plateforme web responsive NuisAlgo. Et ce qui est particulièrement novateur ici, c’est la mise en place d’un indice de sensibilité, propre à chaque site. L’outil a d’ailleurs également décroché le Trophée de la Construction 2020 dans la catégorie « solution numérique pour le chantier ».

 

En quoi ces solutions s’inscrivent dans la construction d’une ville plus durable ?

L. Mareuge : Com’in s’efforce de participer à l’élaboration d’une ville plus intelligente et durable. Dans un contexte d’urbanisation croissante, les entreprises de construction doivent plus que jamais veiller au respect de la qualité de l’environnement, en particulier pour les populations voisines à leurs chantiers. Les solutions mises à disposition des citoyens leur permettent de s’impliquer davantage et d’avoir une influence bénéfique sur leur environnement. Nous développons donc des solutions qui améliorent le confort et la santé des riverains.

De plus, prendre en compte le bien-être des riverains permet aux entreprises du secteur de la construction de répondre à leur engagement RSE sur la thématique du « bien vivre ensemble ».

 

En quoi consistent exactement les trois briques de la solution développée par Com’in ?

L. Mareuge : La première brique offre la possibilité au responsable de chantier d’être plus réactif dans la maîtrise des impacts environnementaux que son opération génère. Nous déployons des capteurs à des endroits judicieux de l’opération : bruit, vibration, qualité de l’air, poussière, odeur, eau, mobilité, etc. Les algorithmes de deep learning embarqués identifient les sources de ces différents impacts. Les données collectées par ces capteurs sont envoyées sur le tableau de bord digital NuisAlgo, qui permet d’être alerté en temps réel en cas de dépassement des seuils autorisés. L’identification en temps réel de la source de nuisance permet de remédier plus facilement à la situation. Par exemple, faire arrêter un moteur de camion tôt le matin qui tourne sans utilité en attendant de se faire charger, détecter le marteau piqueur qui démarre plus tôt que l’heure autorisée par le Maître d’Ouvrage de l’opération.

Dans un second temps, l’application mobile grand public Com’in permet d’informer en temps réel les riverains des opérations en cours ou à venir. La planification d’événements et de potentielles nuisances leur laisse la possibilité de s’organiser en fonction de l’information. Nous déployons donc l’adage « riverain mieux informé, chantier mieux accepté ! »

Enfin, l’application peut débloquer en option une fonctionnalité qui permet aux riverains de signaler les gênes perçues. Ces signalements vont être corrélés aux données relevées par les capteurs, et vont servir d’échelle d’évaluation de la nuisance. Cela permet aux constructeurs de répondre de manière objective et immédiate.

 

Pourriez-vous décrire un de vos projets emblématiques ?

L. Mareuge : Là où certaines entreprises du secteur de la construction déploient sur leurs chantiers toute la palette de nos solutions, d’autres n’en choisissent qu’une partie. Nous adaptons les solutions Com’in aux besoins de nos clients.

La Société du Grand Paris, convaincue de la nécessité d’informer objectivement les Riverains afin d’améliorer l’acceptabilité de ses nombreux chantiers, a décidé de déployer la solution sur les 50 opérations les plus sensibles du Grand Paris Express. Dans le cadre de ce projet, nous déployons la solution digitale d’information riverains sur les 15 sites les plus sensibles du projet. Cette brique technique permet d’ailleurs aux Riverains de visualiser en temps réel, grâce aux capteurs optiques déployés, la zone d’origine du bruit. La fonctionnalité de signalement riverains, permettant d’utiliser le ressenti riverain comme échelle d’évaluation de la nuisance, sera quant à elle prochainement déployée sur le projet du Charles De Gaulle Express piloté par la SNCF Réseau.

 

Quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?

L. Mareuge : Com’in se développe sur trois secteurs d’activité. Com’in Industry, propose une solution aux industriels qui génèrent des impacts environnementaux. Com’in Smart City, s’adresse aux collectivités. Et enfin Com’in Smart Building, lancé pendant la crise sanitaire, est destinée à suivre la Qualité d’Air et le confort des espaces intérieurs (bureaux, etc.).

Aujourd’hui, Com’in est déployé sur une trentaine d’opérations internes et externes, et également à l’internationale. Nous démarrons une opération à Londres avec Bouygues Construction, qui est l’un de nos deux actionnaires avec Colas, et une autre à côté de Boston. Notre prise de commande a bondi en 2020, témoignant d’une forte appétence des entreprises et des maîtres d’ouvrages pour nos différentes solutions. Nous visons un plus large déploiement sur une centaine d’autres projets d’ici fin 2021.

 

Que vous a apporté le suivi du Technopôle Domolandes ?

L. Mareuge : Être sélectionné en tant que finaliste par le Technopôle Domolandes nous a certainement donné une plus grande visibilité vis à vis des industriels du secteur de la construction. Cela nous permet d’avoir davantage de prises de contact avec de potentiels clients intéressés par nos solutions.

 

 

Implanté dans les Landes à l’initiative du Conseil Départemental et de la Communauté de Commune Maremne Adour Côte Sud, le Technopôle DOMOLANDES favorise l’innovation et accompagne les entreprises vers le numérique, la construction durable et la solidarité.

Domolandes rassemble un écosystème d’acteurs publics et d’entreprises privées autour d’un centre de ressources et de développement propice à la performance des entreprises. Il stimule la transition numérique auprès des acteurs de la construction et encourage la lutte contre la précarité énergétique pour l’Habitat de demain.

Pôle d’excellence, Domolandes organise chaque année, depuis 2012, le Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie qui identifie et récompense les projets les plus innovants de la filière Bâtiment sur le plan national. Ce concours a généré aujourd’hui plus de 1 000 manifestations d’intérêt, 500 dossiers étudiés, 76 start-up retenues pour le Grand Jury, composé des Présidents et Directeurs Généraux des grands acteurs du Bâtiment et d’experts de l’innovation et de la création d’entreprises, et 20 lauréats récompensés.

 

Propos recueillis par Construction21 – La rédaction